L`avenir des services publics aborigènes australiens au-delà de l`assimilation ou de l`autodétermination
Publication Details
Sullivan, P.
(2009).
L`avenir des services publics aborigènes australiens au-delà de l`assimilation ou de l`autodétermination.
Télescope, 15 (3), 75-97.
Abstract
En 2004, le gouvernement australien a transformé en profondeur son approche de la gestion des affaires autochtones et supprimé l’Aboriginal and Torres Strait Islander Commission (ATSIC), l’agence nationale représentative sous contrôle autochtone ayant pour mandat d’organiser et de subventionner le développement des communautés aborigènes. La responsabilité des programmes administrés par cet organisme a été confiée aux ministères du gouvernement central. Parallèlement à ces changements, ce même gouvernement a lancé une politique globale de prestation de services gouvernementaux et créé deux nouveaux régimes, celui des Ententes à responsabilité partagée et celui des Ententes de partenariats régionaux, qui impliquaient que les populations autochtones devraient se résoudre à modifier leurs comportements – pour refléter le consensus national – en échange des subventions gouvernementales (Gray et Sanders, 2006 ; Sullivan, 2007). La rhétorique politique entourant ces transformations visait explicitement les «échecs» des politiques passées (Sanders, 2008). Par souci de vulgarisation, il est possible de classer les politiques des affaires aborigènes en différentes phases : conflit et conquête, protection et ségrégation, assimilation et intégration, autodétermination ou gouvernement autonome. La politique actuelle est justifiée par l’échec de celle d’autodétermination et elle est qualifiée par ses détracteurs de «néo-assimilationisme ». C’est à l’étude de ce dilemme de nature politique que cet article est consacré. Comment dégager une philosophie politique dans le cadre de laquelle les intérêts des aborigènes et des autres habitants du pays convergent sans perpétuer, au nom de l’autodétermination, une forme de développement séparé de second rang, ni éradiquer ce faisant la singularité aborigène ?
Keywords
indigenous policy, interdependence, settler colonialism